Fiorinda-la-Belle by Michel Zévaco

Fiorinda-la-Belle by Michel Zévaco

Auteur:Michel Zévaco
La langue: eng
Format: epub


XVII

Où Catherine signe un ordre à la demande de Beaurevers

Beaurevers était parti tout pensif.

Et comme l’après-midi était assez avancé, que la nuit tombait de plus en plus, il avait quitté le Louvre et, n’ayant rien à faire pour l’instant, il était tout bonnement rentré chez lui, rue Froidmantel, à l’hôtel Nostradamus.

Il se coucha et ne tarda pas à dormir comme un bienheureux. Le lendemain matin, après les ablutions, Beaurevers s’écria tout joyeux :

« Par Dieu, puisque c’est Mme Catherine qui a donné l’ordre d’enfermer Ferrière, c’est elle qui donnera l’ordre de le délivrer. C’est très simple. »

Sachant à peu près tout ce qu’il avait besoin de savoir, ayant pris ses dispositions pour éloigner les soupçons de Catherine de Fiorinda, Beaurevers se présenta avec assurance chez la reine.

Cette fois, Catherine, qui se relâchait un peu de la surveillance qu’elle exerçait sur Fiorinda, le reçut dans son oratoire.

Beaurevers débuta par un coup droit à sa manière, et de son air le plus froid :

« Madame, dit-il, je sais que le vicomte de Ferrière est détenu à la Bastille. Il s’y trouve depuis le jour même où j’eus l’honneur de vous parler de lui. Il s’y est rendu sur votre ordre. Il y est gardé sur votre ordre... Et cela, madame, en dépit du serment que vous m’aviez fait de ne rien entreprendre contre lui... serment que vous aviez fait sur la tête de votre fils Henri.

– C’est vrai, M. de Ferrière est détenu à la Bastille, sur mon ordre... Il y est depuis le jour que vous dites... Mais je ne vois pas quel rapport existe entre ce fait et le serment que vous me rappelez. Voulez-vous me dire en quoi, selon vous, j’ai manqué à ce serment ?

– Madame, vous avez juré...

– Ah ! vous êtes extraordinaire, vraiment, interrompit Catherine. Que m’avez-vous demandé, monsieur ? Je vais vous le rappeler, puisque votre mémoire vous trahit. « Jurez, m’avez-vous dit, que vous n’entreprendrez rien « contre Ferrière et Fiorinda. » Et j’ai juré sans hésiter, répétant textuellement vos paroles. Si vous m’aviez dit : « Jurez que vous n’avez rien entrepris... », je n’aurais pas juré.

– Ah ! ah ! murmura Beaurevers, je comprends.

– Un peu tard, railla Catherine. Je n’ai rien entrepris et n’entreprendrai rien contre M. de Ferrière tant que mon serment le couvrira. Mais pour ce que j’avais fait avant ce serment, vous comprendrez que c’est une autre affaire. Ce qui est fait est fait et je n’y puis rien. Pareillement tout ce qui pourra découler de ce qui aura été fait avant ce serment ne pourra pas m’être reproché.

– C’est juste, avoua franchement Beaurevers, je confesse que j’ai agi comme un niais. »

Et il la considéra un instant avec une admiration sincère. Tant de tortueuse duplicité lui paraissait dépasser les limites du possible.

Catherine ne triomphait pas. Elle demeurait très calme, très froide, sur la défensive. Ce qu’elle avait fait lui paraissait, à elle, très simple, très naturel.

« Maintenant que je vous ai montré que je n’ai manqué en rien à mon serment, dit-elle, j’espère que vous ne me parlerez plus de cette affaire.



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